Le début de la COP 27 a été lancé dimanche 6 novembre : pendant deux semaines, les délégations de chaque pays réunies à Sharm el-Sheik vont se concerter autour des grands sujets de la crise environnementale et de la transition écologique. Afin de mieux comprendre les enjeux des concertations qui vont avoir lieu dans les prochains jours, on vous propose une petite mise en perspective et un petit rappel sur la COP 26, tenue l’année dernière à Glascow, en Ecosse.
Retour sur la COP 26
Après des COP jugées décevantes (notamment au regard de l’Accord de Paris) à Katowice et Madrid en 2019 et 2020, la COP 26 se devait de répondre de manière plus ambitieuse aux défis posés par le dérèglement climatique. En particulier, elle visait à finaliser les règles de mise en application de l’Accord de Paris, le “Paris RuleBook”.
Y est-elle parvenue? Pas vraiment. De manière générale, si le Paris RuleBook a bien été achevé, certains points de négociations ont stagné, voire bloqué, et le résultat n’a pas été à la hauteur des attentes. En effet, les engagements des différents pays à l’issue de la COP 26 ne permettraient pas de respecter l’objectif de l’Accord de Paris fixant le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle. La trajectoire issue des négociations de Glascow, en particulier les politiques à court terme, correspondrait plutôt à une augmentation des températures de 2,4°C d’ici 2100, et ce à condition que les pays respectent leurs engagements!
La COP 26 n’a pas été stérile pour autant, et a donné naissance au Pacte de Glascow, qui invite notamment les pays à revoir leur engagement à court terme dès l’année 2022. Pour la première fois, il est aussi fait mention de la protection de la nature et des écosystèmes, préoccupation croissante qui demeure cependant sans mesures concrètes. On peut également citer plusieurs accords multilatéraux nés en parallèle des négociations concernant des sujets particulièrement importants tels que la déforestation, les émissions de méthane, la réduction progressive des énergies fossiles et la réduction progressive des subventions aux énergies fossiles.
La COP 27, c’est maintenant ou jamais!
Une fois de plus, les attentes pour cette COP restent élevés, suscitant l’espoir de l’adoption de mesures permettant d’enfin atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris en 2015. En particulier après plusieurs mois qui ont mis en évidence les conséquences désastreuses du réchauffement climatiques dans le monde entier (par exemple des vagues de chaleur) et alors que l’Europe fait face à une crise énergétique d’ampleur, il est plus urgent que jamais de parvenir à des mesures fortes.
On peut souligner qu’il est symboliquement fort qu’après plusieurs sessions en Europe, cette COP ait lieu sur le continent africain, c’est à dire simultanément l’un des plus touchés par la crise climatique (et qui le sera le plus dans les années à venir) et l’un de ceux qui participent le moins aux émissions de gaz à effet de serre et aux causes du dérèglement climatique. On pourrait donc assister à un changement de paradigme donnant la priorité aux pays les plus impactés par le changement climatiques.
Ainsi, si les grandes thématiques à l’agenda des négociations de la COP 27 sont évidemment similaires à celles des COP précédentes, l’accent semble mis par la présidence sur l’adaptation, historiquement délaissée au profit de la mitigation*, ainsi que sur des mesures de financement appropriées et justes. Ce dernier point résonne tout particulièrement alors que les pays en développement ont rappelé lors de la dernière COP ne pas avoir reçu l’intégralité des 100 milliards de dollars prévus pour les aider dans la lutte contre le réchauffement climatique, 17 milliards manquant toujours à l’appel..
On peut également s’attendre à une mise en avant des problématiques de loss and damage**, déjà abordées l’année dernière, qui insistent sur les préjudices subis par les pays les plus vulnérables.
La COP 27 s’annonce cruciale étant donnée les tensions du contexte géopolitiques mondial et les signaux de plus en plus fort de l’urgence climatique. Les deux semaines à suivre nous diront s’il est possible de parvenir au consensus ambitieux mais nécessaire pour limiter l’augmentation des températures et les multiples conséquences qui les accompagnent.
*L’adaptation et la mitigation sont deux stratégies complémentaires de lutte contre le dérèglement climatique et ses effets. Là où la mitigation désigne l’ensemble des processus permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ou à augmenter les puits de carbone, l’atténuation vise quant à elle à s’ajuster aux conséquences actuelles et à venir du réchauffement climatique afin d’en limiter les impacts.
**Les loss and damages ou pertes et préjudices en français font références aux impacts du changement climatique sur les vies, moyens de subsistances et infrastructures qui ont déjà eu lieu et qui sont irréversibles
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